L’accusation n’a présenté pratiquement aucune preuve contre lui.”
M. Rukuki, un militant reconnu engagé dans des manifestations pacifiques et de dissidence, a été reconnu coupable et condamné à 32 ans d’emprisonnement en avril 2018, notamment pour rébellion et atteinte à la sécurité de l’État.
Il est en détention depuis son arrestation en juillet 2017.
« Nous appelons le Gouvernement à le libérer immédiatement et à permettre à tous les défenseurs des droits de l’homme au Burundi de mener à bien leur travail vital », ont ajouté les Rapporteurs onusiens.
Bien qu’une décision sur l’appel de M. Rukuki, déposé en novembre 2018, aurait dû être rendue dans un délai de 30 jours, son cas reste en instance.
Selon les experts, le retard serait lié, en partie, à la perte alléguée de son dossier.
Le procès de M. Rukuki aurait été entaché d’autres irrégularités et problèmes de procédure, notamment une procédure accélérée, des procédures à huis clos et le manque d’accès de son avocat aux documents judiciaires et aux audiences.
Il est également rapporté que l’accusation n’a présenté pratiquement aucune preuve contre lui.
« La perte signalée du dossier de M. Rukuki n’est que la plus récente d’une longue série d’incidents de faute professionnelle judiciaire. Non seulement il aurait dû avoir droit à un procès équitable, mais il n’aurait pas dû être détenu en premier lieu », ont affirmé les experts.
Depuis 2015, les défenseurs et les organisations des droits humains au Burundi sont confrontés à un espace civique de plus en plus restreint et ont souvent été la cible des autorités.
En octobre 2016, l’ACAT-Burundi, organisation anti-torture pour laquelle M. Rukuki avait précédemment travaillé, a été interdite.
Les experts de l’ONU ont déjà fait part de leurs préoccupations aux autorités à deux reprises – en juillet 2017, lorsqu’il a été détenu pour la première fois, et en mai 2018, lorsqu’il a été accusé et condamné. Le Gouvernement n’a répondu à aucune de ces communications.