« Quand l’oppression des droits des opposants au Burundi devient une règle… ! »
Comme nous l’avions toujours signalé dans les rapports précédents et dans celui-ci, le Burundi reste toujours le théâtre des violations graves des droits de l’homme. Le phénomène récurrent des corps sans vie découverts dans divers endroits comme les rivières, les buissons puis enterrés hâtivement par des responsables administratifs met en exergue une complicité présumée des hautes autorités avec les criminels.
Le harcèlement des partisans du nouveau parti CNL (arrestations arbitraires, tortures, interdiction de réunion et de circulation, etc.) devrait retenir l’attention de tout le monde à l’approche des élections de 2020.
Au cours du mois d’avril 2019, nous avons enregistré un nombre élevé des cas de torture perpétrés par les Imbonerakure avec la complicité de l’administration, la démission des autorités du pays de la responsabilité de protéger la population au profit des intérêts du parti au pouvoir devient de plus en plus récurrente.
L’attitude du commissaire provincial de la province à Muyinga et celle de la plupart de ses collègues qui s’adonnent à la répression montre encore une fois que la justice et la police burundaise ne sont pas des institutions professionnelles et indépendantes, les conséquences de cette situation d’anarchie est qu’il y a dégradation de la situation des droits de l’homme à travers le pays comme nous le remarquons dans ce rapport.
Il est important aussi de relever que les contributions monétaires « dits volontaires » pour les élections deviennent de plus en plus une corvée pour la population burundaise où les gens sont souvent malmenés par les administratifs en collaboration avec les Imbonerakure pour ne pas avoir donné cet argent.
Nous remarquons également le phénomène d’enrôlement de force de la population au parti au pouvoir le CNDD FDD, les administratifs et les Imbonerakures s’en prennent notamment aux militants du CNL pour qu’ils adhèrent de force au CNDD FDD, ce qui alimente de l’intolérance politique sur terrain.
Ainsi, pour la période couverte par le présent rapport, trente-quatre (34) cas d’assassinats, six (6) cas d’enlèvements, trente-six (36) cas d’arrestations arbitraires et détentions illégales, ainsi que trente-huit (38) cas d’atteintes à l’intégrité physique dont trente-quatre (34) cas de torture, ont pu être répertoriés.
Veuillez trouver en bas l’intégralité du rapport :
Rapport de monitoring des violations des droits humains de l’Acat-Burundi pour le mois d’avril 2019