Rapport sur le Monitoring des Violations et atteintes aux droits de l’homme commises au Burundi.
Période du mois d’Avril 2020
Plan du présent rapport
INTRODUCTION.
ASSASSINATS ET ENLEVEMENTS.
ARRESTATIONS ARBITRAIRES ET DETENTIONS ILLEGALES.
ATTEINTES A L’INTEGRITE PHYSIQUE.
AUTRES VIOLATIONS
CONCLUSION.
RECOMMANDATIONS.
INTRODUCTION.
La crise politico-sécuritaire que traverse le Burundi depuis avril 2015 continue d’alimenter les violations des droits de l’homme au détriment du peuple burundais qui en paie le lourd tribut alors qu’il aspire comme ailleurs à un Etat de droit. La tendance des violations des droits de l’homme documentées depuis le début de la crise politique en avril 2015 reste inchangée.
Il s’agit principalement des exécutions sommaires, des disparitions forcées, des arrestations et des détentions arbitraires, des actes de torture et des mauvais traitements qui continuent à être observés.
Les victimes de ces violations restent en majorité des opposants au Gouvernement et/ou au parti au pouvoir (le Conseil National pour la Défense de la Démocratie-Forces pour la Défense de la Démocratie – CNDD-FDD) ou des personnes perçues comme tels : des membres des partis politiques d’opposition (en particulier du Congrès National pour la Liberté(CNL),le parti fondé par l’ancien leader des FNL, Agathon RWASA et du Mouvement pour la Solidarité et la Démocratie (MSD) ; des sympathisants de groupes armés d’opposition , des Burundais tentant de fuir le pays et de ce fait suspectés de rejoindre ces groupes ou des journalistes et membres d’organisations de la société civile. Les agents de l’Etat à l’instar des policiers, des agents du Service National de Renseignement (SNR) associés aux miliciens Imbonerakure, jeunes affiliés au parti au pouvoir le CNDD-FDD, sont pointés du doigt comme auteurs présumés de ces violations massives des droits de l’homme. L’impunité est devenue un mode de gouvernance au profit des auteurs présumés de ces violations qui semblent être à l’abri des poursuites judiciaires.
Cette évolution préoccupante, à un mois de premiers scrutins de mai 2020, confirme l’analyse de la commission d’enquête des Nations Unies sur le Burundi qui, dans son rapport du 17 septembre 2019, avait placé l’approche des élections de 2020 parmi les facteurs de risque pouvant aggraver la situation des droits de l’homme au Burundi. Cette commission d’enquête a appelé la communauté internationale à être vigilante pour prévenir d’éventuels crimes contre l’humanité liés au processus électoral de 2020. Toutefois, les victimes et leurs proches gardent l’espoir car la Cour Pénale Internationale et les autres mécanismes régionaux et internationaux de protection des droits de l’homme se penchent déjà sur le cas du Burundi et ont déjà initié des enquêtes sur des crimes et violations des droits de l’homme qui se commettent depuis avril 2015 au Burundi.
A travers ses publications, ACAT-Burundi reste engagée dans un plaidoyer actif contre ces violations graves en collaborant notamment avec les mécanismes régionaux et internationaux de protection des droits de l’homme dans l’espoir que les victimes ou leurs familles puissent exercer leur droit à porter plainte auprès des instances judiciaires qui garantissent un procès équitable.
Concernant la période couverte par le présent rapport treize(13)cas d’assassinats, six(6) cas d’enlèvement, cinquante-neuf(59) cas d’arrestations arbitraires et détentions illégales, ainsi que vingt-six(26) cas d’atteintes à l’intégrité physique, ont pu être répertoriés.
Malheureusement, dans la plupart des cas, les présumés auteurs ne sont pas inquiétés : des corps sans vie et pour la plupart non identifiés sont encore retrouvés dans différents endroits du pays comme : les rivières, les buissons ou dans des lieux non éloignés des habitations.
En plus, les cadavres trouvés sont vite enterrés par l’administration sans avoir été identifiés. Mais dans tout cela, s’il y avait une volonté de poursuivre les présumés auteurs, toutes les démarches seraient prises pour y arriver. Continuer la lecture →