« Impasse politique et risque d’explosion des violences à la veille des élections de 2020 ».
Présenté par Maître Armel NIYONGERE, Avocat, Président et Représentant Légal de l’Acat-Burundi
I. Introduction
Au lendemain de l’échec du « 5ème et dernier round des pourparlers inter burundais », qui était prévu du 24 au 29 octobre 2018, le Burundi se retrouve dans l’impasse politique grave et risque de s’engager dans la violence comme seule voie d’expression politique.
L’espoir d’un compromis politique à l’issu de ce dernier round promis par le Facilitateur Benjamin Mkapa a été ruiné par le boycott des travaux par le camp gouvernemental et les partis de sa mouvance. Ces derniers exigeaient que le seul point à l’ordre du jour à l’agenda de la session soit la feuille de route signée en province de Kayanza (Nord du Burundi) au début d’Août 2018 pour les élections de 2020. Ce document a été approuvé par une vingtaine de partis politiques pro-gouvernementaux sans l’opposition interne et externe.
Les représentants de la plateforme de l’opposition CNARED en exil et des opposants résidant au Burundi se sont réunis, quant à eux, du 21 au 23 septembre 2018 à Entebbe, en Ouganda et ont abouti à un mémorandum commun à transmettre à la facilitation.
S’appuyant donc sur les deux documents lui transmis, le Facilitateur William Benjamin Mkapa a demandé aux participants à la 5ème session du dialogue de prendre en considération ces feuilles de route de Kayanza et d’Entebbe afin d’aboutir à une autre feuille de route incluant des propositions essentielles pouvant conduire à la tenue crédibles en 2020. Ainsi, le Facilitateur Mkapa a promis de confectionner une feuille de route axée sur la feuille de route de Kayanza et celle de la 5ème session du dialogue afin de produire un rapport qu’il soumettra au médiateur et aux Chefs d’Etats de l’Afrique de l’Est en guise d’orientation.
Il est noté que la société civile burundaise indépendante a adressé des correspondances au Secrétaire Général des Nations Unies, les Présidents de la Communauté East Africaine, l’Union Africaine ainsi que la Médiation et la Facilitation dans le conflit burundais, les priorités en vue de la résolution de la crise burundaise ainsi que leur position par rapport au cinquième round des négociations en vue de la résolution de la crise burundaise, cette lettre a été envoyé le 07 septembre 2018.
Toutes les parties ont déploré la révision unilatérale de la constitution par le Gouvernement Burundais et insistent sur le respect de l’Accord d’Arusha qui constituent toujours le socle du retour à la paix et de la sécurité au Burundi. . Puis, des conditions propices au respect des droits de l’homme, au retour volontaire des réfugiés doivent prévaloir pour la tenue des élections libres, paisibles et transparentes en 2020 comme la réouverture des médias détruits et des organisations de la société civile suspendues ou radiées …
Manifestement, l’échec de la médiation de l’East African Community et le verrouillage continu de l’espace public par le Gouvernement constituent un facteur important de dégradation de la situation politico-sécuritaire face à la montée du discours de la haine et de la violence au cours du processus électoral de 2020.
Veuillez trouver l’intégralité du document en bas:
Exposé devant la Chambre des Communes de Parlement du Canada par Me Armel NIYONGERE (1)