RAPPORT DE MONITORING CONJOINT DE LA SOCIETE CIVILE BURUNDAISE SUR LES VIOLATIONS DES DROITS HUMAINS PENDANT LA PERIODE DU REFERENDUM CONSTITUTIONNEL DU 17 MAI 2018 AU BURUNDI

Ce rapport de 11 organisations de la société civile burundaise à savoir l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT-Burundi), l’Association pour la Protection des Droits Humains et des Personnes Détenues (APRODH), le Collectif des Avocats pour la Défense des Victimes de Crimes de Droit International commis au Burundi (CAVIB), la Coalition Burundaise pour la Cour Pénale Internationale (CB-CPI), le Forum pour la Conscience et le Développement (FOCODE), le Forum pour le Renforcement de la Société Civile (FORSC), la ligue ITEKA, le Réseau des Citoyens Probes (RCP), SOS-Torture/Burundi et l’Union Burundaise des Journalistes (UBJ) répertorie et analyse les discours et les violations des droits humains au cours de la période du référendum constitutionnel. Naturellement ces deux aspects sont intrinsèquement liés. Plus exactement, ces violations semblent trouver leur légitimité dans un appel public au lynchage à l’égard des opposants à la révision de la Constitution, lancé par Pierre NKURUNZIZA. Ce discours a été prononcé à Bugendana en Province Gitega au centre du pays, en date du 12 décembre 2017.
Les organisations auteurs de ce rapport font habituellement des rapports périodiques, chacune sur sa thématique de prédilection, et il ne s’agit pas ici d’une somme de ces rapports qui sont par ailleurs régulièrement communiqués au public et consultables sur les sites web respectifs de ces organisations.
Le rapport est le résultat d’un travail de monitoring fait en synergie qui vise essentiellement un double objectif. D’un côté, il s’agit de décrire, commenter et analyser les violations les plus saillantes documentées autour du référendum constitutionnel en tant qu’événement majeur spécifiquement contesté, organisé dans une situation de crise et qui va profondément toucher la vie socio-politique du pays. D’un autre côté, il s’agit de conjuguer les efforts et parler d’une voix unique afin que les organisations régionales, les Nations Unies et d’autres partenaires clés sachent qu’il ne faut pas attendre pour prendre les mesures qui s’imposent au Burundi avant qu’il ne soit trop tard.
Les organisations auteurs de ce rapport constatent qu’au-delà des preuves qui sont déjà ostentatoires, le régime de Pierre NKURUNZIZA a déjà réuni toutes les conditions pour l’instauration d’un régime totalitaire avec des risques de perpétration de crimes massifs graves contre ceux qui sont considérés comme ses opposants. Les signes précurseurs sont déjà là. Il s’agit notamment de la création, l’entrainement militaire, l’armement, l’entretien, le soutien officiel d’une milice qui supplante actuellement toutes les institutions militaires, judiciaires et administratives du pays : la milice Imbonerakure. En outre, il y a les discours de haine distillés par les autorités du pays, le Président venant en tête, et comportant des appels publics au lynchage des opposants et à d’autres ennemis du pays ou à travers des messages sournoisement propagés. Aussi, une certaine déshumanisation des Tutsis est en cours, ils sont appelés des « MUJERI », c’est-à-dire « Malingres et méprisables chiens errants » sont d’autres signes qui ne trompent pas et qui constituent des signes précurseurs des risques de génocide dont tous les ingrédients ont été mis en place. Comme l’armée burundaise a été divisée, les militaires tutsi à la fois humiliés et persécutés, ne pourront pas être ce rempart voulu dans l’Accord d’Arusha pour protéger la minorité. La majeure partie de l’armée, censée être professionnelle et républicaine, regarde tétanisée les crimes commis par le régime y compris dans ses rangs.
Vous trouverez en bas l’intégralité du rapport :
Rapport conjoint de la SC sur le Référendum de 2018 VFinale (1)
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